Entre 2013 et 2017, la Commission nationale de linformatique et des libertés (Cnil) a reçu des plaintes de plusieurs salariés d’une TPE spécialisée dans la traduction, qui étaient filmés à leur poste de travail.
Après un rappel à la société des règles à respecter lors de linstallation de caméras sur le lieu de travail, un contrôle a été mené dans les locaux, qui a permis de constater que :
– la caméra présente dans le bureau des six traducteurs les filmait à leur poste de travail sans interruption ;
– aucune information satisfaisante navait été délivrée aux salariés ;
– les postes informatiques nétaient pas sécurisés par un mot de passe et les traducteurs accédaient à une messagerie professionnelle partagée avec un mot de passe unique.
La Présidente de la Cnil a alors mis en demeure la société de se mettre en conformité à la loi Informatique et Libertés, en lui demandant de :
– déplacer la caméra pour ne plus filmer les salariés de manière constante ;
– procéder à linformation des salariés sur la présence des caméras ;
– mettre en uvre des mesures de sécurité pour laccès aux postes informatiques et pour la traçabilité des accès à la messagerie professionnelle.
En labsence de mesures satisfaisantes à lissue du délai fixé dans la mise en demeure, la Cnil a effectué un second contrôle qui a confirmé la persistance des manquements malgré les affirmations contraires de la société.
Le 13 juin 2019, la formation restreinte de la Cnil a prononcé une amende administrative de 20.000 , ce montant prenant en considération la taille de la société et sa situation financière. Elle a également enjoint à la société dassurer la traçabilité des accès à la messagerie professionnelle partagée et den justifier sous un délai de deux mois.