La société A., titulaire de la marque verbale française « Meccano » enregistrée pour désigner notamment en classe 28 les jeux et jouets, ainsi que de la marque verbale communautaire « Meccano » enregistrée afin de désigner notamment les jeux, jouets et modèles, notamment de construction, pièces pour jeux de construction et de modèles, jeux et pièces techniques récréatifs, a assigné la société B. en responsabilité, pour avoir, dans plusieurs articles parus dans un hebdomadaire, employé les mots « meccano », ou « Meccano » afin de désigner des constructions scientifiques, politiques ou intellectuelles subtiles et compliquées.
Le 21 octobre 2014, la cour dappel de Paris a estimé que la société B. a engagé sa responsabilité à légard de la société A. en utilisant la marque déposée « Meccano » pour constituer un mot composé dans un titre, ou tel un nom du langage courant dans le texte de divers articles et la condamné à réparation. Elle a retenu que la société B. a employé le mot « meccano » comme un mot usuel du langage journalistique et quelle conceptualise un signe, qui constitue une marque de jeu, pour létendre à la désignation de toutes sortes de systèmes de construction ou de montage architecturaux, sans jamais indiquer, daucune manière quil sagit dun nom déposé. La cour dappel a ajouté que, si le lecteur moyennement averti peut comprendre quil sagit implicitement dune référence à un jeu de construction connu, il ne saura pas nécessairement quil sagit dun signe protégé, aucune mention ou sigle ne lindiquant et que le public sera ainsi incité à croire, au vu des articles en cause, que le signe « Meccano » peut être employé de manière usuelle et généralisée.
Le 1er mars 2017, la Cour de cassation a cassé larrêt de la cour dappel, au visa de larticle 1382, devenu 1240, du code civil. Elle a précisé que lusage dun signe enregistré en tant que marque nest pas fautif sil nest pas susceptible dêtre à lorigine dune dégénérescence de cette marque.
En lespèce, la Cour de cassation a estimé que la cour dappel, qui na pas caractérisé en quoi cet usage à titre de métaphore, qui ne tendait pas en lespèce à désigner des produits ou services, pouvait contribuer à une telle dégénérescence, na pas donné de base légale à sa décision.