En 2010, la société syrienne Mitico a demandé à lOffice de lUnion européenne pour la propriété intellectuelle (EUIPO) denregistrer sa marque Master comme marque de lUnion. La société Coca-Cola a fait opposition. LEUIPO a rejeté lopposition de celle-ci au motif que les signes en conflit nétaient pas similaires et quil ny avait donc pas de risque de confusion entre eux.
Coca-Cola a contesté la décision de lEUIPO devant le Tribunal de lUnion européenne (TUE), lequel la annulée par arrêt du 11 décembre 2014. Selon le TUE, les signes en conflit présentaient des éléments de ressemblance visuelle certes faibles, mais suffisants pour que le public pertinent effectue un rapprochement entre le signe Master et les quatre marques antérieures de Coca-Cola.
En 2015, lEUIPO a pris une nouvelle décision sur la base de larrêt du TUE de 2014. Lopposition de Coca-Cola a de nouveau été rejetée, lEUIPO considérant que les preuves produites par Coca-Cola ne parvenaient pas à établir lexistence dun risque de parasitisme économique. Coca-Cola a ensuite saisi le TUE pour en demander lannulation.
Par un arrêt du 7 décembre 2017, le TUE accueille le recours de Coca-Cola et annule la décision de lEUIPO de 2015. Le TUE considère quen principe, il peut être déduit logiquement dune demande denregistrement de marque de lUnion, que son titulaire a lintention de commercialiser ses produits ou services dans lUnion. Il observe quen lespèce, il est donc logiquement prévisible que Mitico, si elle obtient lenregistrement de la marque demandée, ait lintention de commercialiser ses produits sous la marque Master dans lUnion.
Le TUE en conclut que lEUIPO a commis une erreur dans lappréciation des éléments de preuve relatifs à lutilisation commerciale du signe Master en dehors de lUnion, en sabstenant de tenir compte des déductions logiques et des analyses de probabilité qui peuvent en découler quant à un risque de parasitisme dans lUnion pour Coca-Cola.