En juin 2018, la Commission nationale de linformatique et des libertés (Cnil) a reçu le signalement dun client de la société Active assurances, intermédiaire en assurance et assureur automobile, indiquant que, à partir de son compte, il avait pu accéder aux données personnelles dautres clients.
Un contrôle en ligne a permis de constater que les comptes des clients de la société étaient accessibles via des liens hypertextes référencés sur un moteur de recherche. Les documents et données des clients étaient également accessibles en modifiant les numéros figurant en fin d’URL. Il pouvait s’agir de copies de permis de conduire, de cartes grises, de relevés didentité bancaire ou de documents permettant de savoir si une personne avait fait lobjet dun retrait de permis ou commis un délit de fuite.
La Cnil a immédiatement alerté la société de ce défaut de sécurité et lui a demandé dy remédier. Quelques jours plus tard, après que la société a informé la Cnil que des mesures avaient été prises, un contrôle sur place a été réalisé dans les locaux de la société.
Ce contrôle a permis de constater que :
– les mesures prises nétaient pas suffisantes pour empêcher le référencement ;
– les mots de passe de connexion aux espaces personnels, dont le format était imposé par la société, correspondaient à la date de naissance des clients, ce format étant par ailleurs indiqué sur les formulaires de connexion ;
– après la création de leur compte, lidentifiant et le mot de passe de connexion étaient transmis aux clients par courriel et mentionnés en clair dans le corps du message.
La formation restreinte de la Cnil a considéré que la société avait manqué à son obligation de sécurisation des données personnelles et estimé que :
– la société aurait dû sassurer que chaque personne souhaitant accéder à un document était bien habilitée à le consulter ;
– le référencement par les moteurs de recherche aurait pu être évité à laide dun fichier « robot.txt » par exemple ;
– la société aurait dû imposer aux utilisateurs dutiliser des mots de passe plus robustes et ne pas les transmettre en clair par courriel.
En conséquence, la formation restreinte a prononcé 18 juillet 2019 une amende de 180.000 et décidé de rendre publique sa sanction.