Par une délibération du 14 décembre 2018, la région Provence-Alpes-Côte dAzur (Paca) a approuvé une convention tripartite dexpérimentation dun dispositif de contrôle daccès par reconnaissance faciale au sein de deux lycées de Marseille et Nice, et a autorisé son président à signer cette convention.
Plusieurs associations ont saisi la justice administrative en vue de l’annulation de cette délibération.
Dans un jugement rendu le 27 février 2020, le tribunal administratif de Marseille relève que cette expérimentation comporte, dune part, un volet « contrôle daccès biométrique » concernant les personnes identifiées (lycéens) et, dautre part, un volet « suivi de trajectoire » concernant les personnes identifiées et non identifiées (visiteurs occasionnels).
Une telle expérimentation, dont lun des objectifs est le renforcement de la sécurité dans les établissements scolaires, relève ainsi non des missions daccueil, dhébergement ou dentretien des lycées, à charge de la région, mais des missions dencadrement et de surveillance des élèves, à charge des chefs détablissements.
En outre, la région Paca ne sest pas bornée à munir les lycées des équipements litigieux mais a elle-même pris la décision dinitier cette expérimentation.
Ce faisant, elle a excédé ses compétences, quand bien même les établissements scolaires retenus auraient donné leur consentement.
Par ailleurs, les juges du fond observent que la région a entendu justifier légalement le traitement de données biométriques en cause par le consentement préalable des lycéens concernés ou, dans le cas où ces derniers sont mineurs, par celui de leurs représentants légaux.
Or, en se bornant à prévoir que ce consentement serait recueilli par la seule signature dun formulaire, alors que le public visé se trouve dans une relation dautorité à légard des responsables des établissements publics denseignement concernés, la région ne justifie pas avoir prévu des garanties suffisantes afin dobtenir des lycéens ou de leurs représentants légaux quils donnent leur consentement à la collecte de leurs données personnelles de manière libre et éclairée.
Enfin, le tribunal reproche à la région de ne pas établir ni faire valoir que les finalités poursuivies sattachant à la fluidification et la sécurisation des contrôles à lentrée des lycées concernés constituent un motif dintérêt public ni même que ces finalités ne pourraient être atteintes de manière suffisamment efficace par des contrôles par badge, assortis, le cas échéant, de lusage de la vidéosurveillance.
En conséquence, le TA juge que les requérantes sont fondées à soutenir que la délibération quelles contestent est entachée dillégalité au regard de larticle 9 du règlement général sur la protection des données (RGPD).