Un projet de loi relatif à la protection des données personnelles a été présenté au Conseil des ministres du 13 décembre 2017 et déposé à l’Assemblée nationale le même jour.
Ce projet de loi adapte au droit de lUnion européenne la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 relative à linformatique, aux fichiers et aux libertés.
Il transpose le nouveau cadre juridique européen (le règlement 2016/679 et la directive 2016/680) qui entrera en vigueur en mai 2018.
Le règlement crée un cadre unifié et protecteur pour les données personnelles des Européens, applicable à lensemble des entreprises et de leurs sous-traitants, quelle que soit leur implantation, dès lors que ceux-ci offrent des biens et services à des personnes résidant sur le territoire de lUnion européenne.
Il instaure également de nouveaux droits pour les citoyens, en particulier un droit à la portabilité des données personnelles.
Ce texte remplace le système de contrôle a priori, basé sur les régimes de déclaration et dautorisation préalables, par un système de contrôle a posteriori, fondé sur lappréciation par le responsable de traitement des risques que présente ce dernier.
Il consacre également de nouvelles modalités de régulation et daccompagnement des acteurs, à travers des outils de droit souple. En contrepartie, les pouvoirs de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) sont renforcés, et les sanctions encourues sont considérablement augmentées et portées jusquà 20 millions deuros ou 4 % du chiffre daffaires annuel mondial consolidé.
Toutefois, certaines formalités préalables seront maintenues, comme pour les traitements des données les plus sensibles (par exemple pour les données biométriques nécessaires à lidentification ou au contrôle de lidentité des personnes), pour les données génétiques, ou encore pour les traitements utilisant le numéro dinscription au répertoire national didentification des personnes physiques. Les traitements utilisant des données de santé font également lobjet dun régime protecteur et unifié.
Sagissant des traitements de données à caractère personnel en matière pénale, le projet de loi renforce les droits des personnes en créant un droit à linformation et en prévoyant lexercice direct de certains droits tels que les droits daccès, de rectification et deffacement des données. Il introduit également des règles encadrant les transferts de données à des Etats tiers.
Larchitecture de la loi du 6 janvier 1978 relative à linformatique, aux fichiers et aux libertés sera conservée et les modifications apportées à notre droit par ce projet de loi seront codifiées, par voie dordonnance, dans la loi fondatrice de 1978.