Alors que le nouveau projet de loi antiterroriste est en cours d’examen à l’Assemblée nationale, le Conseil national du numérique (CCNum) explicite, dans un avis rendu public le 12 septembre 2017, sa position sur le chiffrement. A cette occasion, le Conseil « élargit sa réflexion à la protection des droits et libertés sur internet, face à une trajectoire sécuritaire quil juge préoccupante ».
Ainsi, le CCNum considère que :
– tout projet législatif et réglementaire qui emporte des conséquences importantes sur les libertés doit faire lobjet dune vaste consultation préalable ;
– le principe de lintervention dune autorité judiciaire doit être réaffirmé chaque fois quest mise en cause une liberté ;
– les pouvoirs publics doivent refuser la logique du soupçon, qui ouvre la porte à larbitraire, dans la mise en uvre des politiques sécuritaires sur internet ;
– le chiffrement est un outil vital pour la sécurité en ligne et doit en conséquence être diffusé massivement auprès des citoyens, des acteurs économiques et des administrations ;
– le chiffrement constitue un rempart contre larbitraire des Etats et nous protège contre le contrôle croissant des acteurs économiques sur nos vies ;
– le chiffrement ne constitue pas un obstacle insurmontable pour les enquêtes, il est possible de le contourner dans le cadre dune surveillance ciblée ; à ce titre, il est surtout un rempart contre la surveillance de masse.
Plus généralement, compte-tenu de laugmentation des pouvoirs des services de renseignement et des incidences importantes sur la vie des citoyens, le CCNum sinterroge sur la nécessité détablir un droit au recours effectif et, au-delà, un droit à lexplicabilité des algorithmes de prédiction. Il se questionne également sur lopportunité de renforcer les incriminations pénales relatives aux atteintes aux données personnelles sur le fondement de la vie privée.