Le 26 janvier 2016, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) a publiquement mis en demeure les sociétés FACEBOOK INC. et FACEBOOK IRELAND de se conformer à la loi Informatique et Libertés, dans un délai de trois mois.
Facebook doit désormais collecter loyalement les données de navigation des internautes ne disposant pas de comptes Facebook.
La société doit aussi permettre à ses membres de pouvoir sopposer à la combinaison de lensemble de leurs données à des fins publicitaires.
La Cnil a en effet constaté plusieurs manquements à la Loi informatique et Libertés :
– le site est en mesure de suivre la navigation des internautes, à leur insu, sur des sites tiers alors même quils ne disposent pas de compte Facebook : le site dépose un cookie sur le terminal de chaque internaute qui visite une page Facebook publique, sans len informer et ce cookie permet alors au site didentifier tous les sites internet sur lesquels cet internaute se rend dès lors quils contiennent un bouton Facebook ;
– le réseau social ne recueille pas le consentement exprès des internautes lors de la collecte et du traitement des données relatives à leurs opinions politiques, ou religieuses, et à leur orientation sexuelle ;
– aucune information nest délivrée aux internautes sur leurs droits et sur lutilisation qui sera faite de leurs données sur le formulaire dinscription au service ;
– le site dépose sur lordinateur des internautes des cookies à finalité publicitaire, sans les en avoir au préalable correctement informés ni avoir recueilli leur consentement ;
– pour afficher de la publicité ciblée à ses membres, le site procède à la combinaison de toutes les données personnelles quil détient sur eux ; toutefois, le site ne propose pas aux internautes de mécanisme leur permettant de sopposer à la combinaison de lensemble de ces données à des fins publicitaires, ce qui méconnaît leurs droits et intérêts fondamentaux et porte atteinte au respect de leur vie privée ;
– pour finir, Facebook transfère les données personnelles de ses membres aux Etats-Unis sur la base du Safe harbor, ce qui nest plus possible depuis la décision de la Cour de Justice de lUnion Européenne du 6 octobre 2015.
Cette mise en demeure n’est pas une sanction. En revanche, si les sociétés ne se conforment pas à cette mise en demeure dans le délai imparti, une sanction pourra être prononcée à leur égard.