La société France Télévisions a diffusé sur la chaîne France 2, lors de lémission « Envoyé spécial » du 14 décembre 2017, un reportage évoquant des faits dénoncés par deux employées de mairie, qui avaient donné lieu à des poursuites pénales pour viol contre le maire de la commune et étaient soumis depuis le 12 décembre à lexamen de la cour dassises de Bobigny. Ce reportage était centré sur lune des deux personnes qui sétaient portées partie civile dans ce procès.
Par une décision du 11 avril 2018, le Conseil supérieur de laudiovisuel (CSA), estimant que le contenu de ce reportage traduisait un défaut de mesure dans lévocation dune procédure judiciaire criminelle en cours, et relevant quil avait été diffusé quelques heures après laudition de la partie civile concernée et avant que le jury dassises ne délibère, a mis en demeure la société France Télévisions de respecter à lavenir son cahier des charges.
La société France Télévisions a demandé au Conseil dEtat dannuler cette décision.
Dans un arrêt du 13 mai 2019, le Conseil dEtat a rappelé que la mise en demeure prononcée par le CSA était destinée à rendre possible lengagement dune procédure de sanction en cas de réitération par France Télévisions de faits de même nature. Il a relevé quune telle mesure, dont lintervention est prévue par la loi du 30 septembre 1986 relative à la liberté de communication, pouvait être prise quand elle est nécessaire pour assurer la protection de la réputation et des droits dautrui et garantir limpartialité de lautorité judiciaire.
Le Conseil dEtat a jugé quen adressant à France Télévisions cette mise en demeure, le CSA navait pas, eu égard au contenu du reportage litigieux et au moment où il a été diffusé, porté une atteinte disproportionnée à la liberté dexpression.