En 2013, lutilisateur dun compte Twitter a posté, sous un pseudonyme, le photomontage représentant le chef de la division nationale de lutte contre le hooliganisme (DNLH), la tête remplacée par limage dun phallus. Lintéressé a déposé plainte pour outrage à personne dépositaire de lautorité publique.
Un jugement du tribunal de grande instance de Paris du 20 octobre 2016 a débouté le requérant de ses demandes, estimant que la publication de cette image sinscrivait dans un contexte de polémique et navait pas excédé les limites admises de la liberté dexpression en matière dexpression satirique ou de caricature.
Dans un arrêt du 15 juin 2017, la cour dappel de Paris juge que les premiers juges ont estimé à juste titre que le montage photographique poursuivi constituait un message satirique qui, même délibérément provocant ou grossier, participait de la liberté dexpression, ne dégénérant en abus que sil procédait dune intention de nuire, dattaque personnelle ou porte atteinte à la dignité humaine.
La cour dappel relève que la publication de cette image sinscrit dans un contexte polémique relatif à léviction des stades des supporters « ultras » dans le cadre dune politique de prévention alors incarnée par le chef de la division et que lindication de son titre officiel comme chef de la DNLH, filmé en uniforme, démontre clairement que la caricature vise exclusivement sa fonction comme symbole de la mise en uvre dune politique contestée de prévention des violences dans les stades.
Le juge dappel estimant que lauteur ne cherchait ni à lui nuire, ni à latteindre personnellement quand bien même son nom aurait été déformé de la même façon grossière, il juge que la publication poursuivie na pas excédé les limites admises de la liberté dexpression en matière dexpression caricaturale ou satirique et confirme le jugement de première instance.