Les ayant droit d’un batteur de jazz décédé ont assigné l’Institut national de l’audiovisuel (Ina) pour avoir commercialisé sur son site internet, sans leur autorisation, des vidéogrammes et un phonogramme reproduisant les prestations de l’artiste. Ils demandaient réparation de l’atteinte ainsi prétendument portée aux droits d’artiste-interprète dont ils sont titulaires.
Dans un arrêt du 11 juillet 2018, la Cour de cassation a sursis à statuer et posé une question préjudicielle à la Cour de justice de lUnion européenne (CJUE) aux fins de savoir si le régime dérogatoire dont bénéficie l’Ina en application de l’article 49, II, de la loi du 30 septembre 1986 relative à la liberté de communication contrevient aux articles 2, b), 3, § 2, a), et 5 de la directive 2001/29/CE du 22 mai 2001.
La CJUE répond par la négative dans un arrêt rendu le 14 novembre 2019 : ces dispositions de la directive 2001/29/CE doivent être interprétés en ce sens quils ne sopposent pas à une législation nationale qui établit, en matière dexploitation darchives audiovisuelles par une institution désignée à cette fin, une présomption réfragable dautorisation de lartiste-interprète à la fixation et à lexploitation de sa prestation, lorsque cet artiste-interprète participe à lenregistrement dune uvre audiovisuelle aux fins de sa radiodiffusion.