Le 27 mars 2019, une proposition de loi visant à inscrire au fichier les auteurs dinfractions sexuelles en cas de consultation dimages pédopornographiques a été déposée à lAssemblée nationale.
Le Fichier judiciaire automatisé des auteurs dinfractions sexuelles ou violentes (FIJAISV) est un fichier informatisé où sont inscrites les personnes condamnées de façon définitive ou non, ou ayant fait lobjet de sanctions éducatives, ou dune composition pénale ou ayant fait lobjet dun non-lieu, dune relaxe ou dun acquittement dans le cadre dune déclaration dirresponsabilité pénale pour trouble mental. Cest un outil de sureté mis en place pour prévenir la récidive des auteurs dinfractions sexuelles déjà condamnés et faciliter lidentification des auteurs de ces mêmes infractions et leur localisation rapide, à tout moment.
Les auteurs de la proposition de loi rappellent que larticle 706-53-2 du code de la procédure pénale prévoit que « les décisions concernant les délits (
) ne sont pas inscrites dans le fichier, sauf si cette inscription est ordonnée par décision expresse de la juridiction ».
Le juge dinstruction dispose ainsi dun pouvoir discrétionnaire quant à la décision dinscrire au FIJAISV lindividu mis en examen pour des infractions à caractère sexuel.
Cependant, il est rare quen pratique le juge dinstruction ordonne cette inscription au stade de la mise en examen.
Par conséquent, l’objet de cette proposition de loi est dinverser le raisonnement. Il est proposé de rendre cette inscription systématique dans le fichier des personnes condamnées pour délit de consultation habituelle de pédopornographie, sauf décision contraire spécialement motivée de la juridiction.
Enfin, il est proposé dinscrire aussi au fichier les décisions concernant des mineurs de treize à dix-huit ans relatives au même délit de pédopornographie.