Une proposition de loi visant à encadrer lexploitation commerciale de limage denfants de moins de seize ans sur les plateformes en ligna a été déposée à l’Assemblée nationale le 17 décembre 2019.
Larticle 1er encadre les situations dans lesquelles lactivité de lenfant doit être regardée comme un travail, en leur appliquant le régime protecteur aujourdhui prévu pour les enfants faisant du mannequinat. Ainsi, une autorisation individuelle ou un agrément préfectoral sera nécessaire pour autoriser le travail dun mineur de moins de seize ans dans le cadre dune production destinée aux plateformes de partage de vidéos.
Larticle 2 prévoit le retrait immédiat par les plateformes des vidéos mises à disposition du public en méconnaissance de lobligation dautorisation individuelle ou dagrément.
Larticle 3 tend à donner un cadre à la diffusion de limage dun enfant sur les plateformes de partage de vidéos lorsque cette activité ne relève pas du droit du travail. Notamment, une déclaration devra être faite auprès de lautorité administrative dès que la durée ou le nombre de vidéos dépasse un seuil fixé par décret en Conseil dEtat ou que lactivité génère un revenu important. Dans ces cas de figure, un régime proche de celui prévu pour les enfants du spectacle pourra être appliqué. Ainsi, leurs horaires de travail seront encadrés et une partie de leur rémunération sera obligatoirement versée sur un compte de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), et ce jusquà la majorité de lenfant.
Larticle 4 vise à responsabiliser les plateformes de partage de vidéos. Elles devront en particulier permettre lidentification, par les utilisateurs, des vidéos faisant figurer des enfants de moins de seize ans et informer régulièrement ces derniers des lois applicables dans ce domaine et des risques associés à la diffusion de limage dun enfant de moins de seize ans. Surtout, elles auront lobligation, lorsquelles tirent des revenus directs de contenus faisant figurer un mineur, de transmettre linformation à lautorité administrative, à charge pour cette dernière didentifier les situations possiblement problématiques et dy répondre par les moyens juridiques existants.
Larticle 5 tend à créer un véritable droit à loubli numérique pour les enfants dont limage est diffusée sur ces plateformes, en assurant le retrait obligatoire des images concernées lorsque le mineur en fait la demande.
Enfin, larticle 6 vise à sanctionner les opérateurs de plateforme qui ne respecteraient pas les obligations en matière de signalement, dinformation et de retrait des contenus qui découlent des dispositions précédentes.