Le 27 septembre 2017, la Commission des affaires économiques de lAssemblée nationale a examiné le rapport de la mission dinformation sur la couverture numérique du territoire. Le rapport formule 20 propositions concernant à la fois la couverture fixe et la couverture mobile, notamment lexigence davoir fibré 100 % des Français en 2025 et larrivée de la 4G pour tous en 2020.
La première proposition des rapporteurs est dinscrire lobjectif de la fibre optique pour tous dici à 2025 dans le plan France Très Haut Débit (FTHD).
En effet, le plan FTHD, lancé en 2013, prévoit dapporter un débit au moins égal à 8 Mbit/s fin 2020, et au moins 30 Mbit/s fin 2022, sans que cet accès au très haut débit soit forcément synonyme daccès à la fibre optique. Dautres technologies, moins performantes, seraient mises en uvre : 4G fixe, satellite, rénovation du réseau en cuivre, etc. Les rapporteurs estiment que les zones peu denses, là où la fibre est moins rentable, risquent de voir se pérenniser des solutions transitoires qui sont beaucoup moins performantes.
Afin de rendre cet objectif atteignable, les rapporteurs proposent dengager les crédits nécessaires dès le projet de loi de finances pour 2018.
Les rapporteurs constatent également que la concurrence qui se profile sur ces zones peu denses, du fait de la baisse du coût de linstallation, entre, dune part, lEtat et les collectivités locales et, dautre part, certains opérateurs privés, est susceptible de menacer léquilibre économique des réseaux publics en cours de déploiement.
Cette situation leur paraissant préoccupante, les rapporteurs proposent de lancer une étude complémentaire pour identifier les leviers législatifs qui permettraient de protéger ces modèles économiques dans la zone dinitiative publique.
Dans la zone conventionnée, les rapporteurs proposent dutiliser des leviers réglementaires pour que les opérateurs prennent des engagements contraignants de déploiement, car lobjectif de desservir 100 % de cette zone en fibre optique en 2020 paraît aujourdhui difficilement atteignable, au détriment des collectivités et des citoyens.
Les rapporteurs constatent que la densité des infrastructures réseaux (antennes-relais) ne sont plus adaptées à lévolution des usages (utilisation du mobile à lintérieur des bâtiments ou sur les axes de transports) et ne permettent pas une qualité de service suffisante dans les zones rurales, insulaires et de montagne.
Pourtant, ils notent que, sur le papier, les opérateurs respectent bien leurs obligations souscrites dans le cadre de leurs relations contractuelles avec lEtat et le régulateur : il faut donc, selon eux, revoir les indicateurs mesurant la couverture mobile, en définissant des protocoles plus adaptés aux besoins actuels et en sappuyant sur le crowdsourcing afin denrichir la carte de couverture à partir des données enregistrées depuis les terminaux des utilisateurs.
Enfin, dans le cadre de la renégociation des licences des opérateurs, les rapporteurs appellent à la prise dun paquet dengagements très ambitieux pour garantir, notamment, la 4G pour tous en 2020. À défaut de réussite des opérateurs, les rapporteurs souhaitent que soit mise en place une itinérance générale des réseaux sur le territoire français, sur le modèle européen, afin de garantir à tous les citoyens, quel que soit leur opérateur, de pouvoir bénéficier partout dune bonne qualité de réception (voix, SMS et données mobiles).