LInstitut National de lAudiovisuel (Ina) a commercialisé sur son site internet des vidéos reproduisant les prestations dun batteur de jazz décédé en 1985.
Nayant pas donné leur autorisation pour cette reproduction, les ayants-droit du musicien, titulaires de ces droits dartistes-interprètes, ont assigné lIna sur la base de larticle L. 212-3 du code de la propriété intellectuelle.
La cour dappel de Paris accueille la demande des ayants droit le 11 juin 2014.
Elle relève que lIna, qui a pour mission de conserver et dexploiter les archives audiovisuelles, est tenue au respect des droits des artistes-interprètes.
Elle retient de plus que pour bénéficier du régime dérogatoire aux droits des artistes-interprètes prévue par larticle 44 de la loi du 1er août 2006 relative au droit d’auteur et aux droits voisins dans la société de l’information, lIna doit rapporter la preuve que l’artiste lui a bien donné son autorisation pour exploiter son oeuvre.
Le 14 octobre 2015, la Cour de cassation casse et annule partiellement larrêt de la cour dappel pour violation de larticle L. 212-3 du code de la propriété intellectuelle au motif « quen subordonnant ainsi lapplicabilité du régime dérogatoire institué au profit de lIna à la preuve de lautorisation par lartiste-interprète de la première exploitation de sa prestation, la cour dappel, a ajouté à la loi une condition quelle ne comporte pas ».