Un policier municipal a été photographié à deux reprises au cours de journées déchanges avec lécole nationale de sûreté de la SNCF tenues en mars 2012. S’étant aperçu en novembre 2013 que les photos avaient été publiées sur un site internet de cette société sans son autorisation, il a assigné la SNCF aux fins notamment de la faire condamner à lui verser 5.000 en réparation du préjudice moral quil estime avoir subi du fait de la diffusion à son insu de son image.
Dans un jugement du 27 août 2015, le tribunal dinstance de Saint-Denis rappelle tout d’abord que « la protection consacrée par larticle 9 du code civil, est celle de la vie privée ». Ainsi, « lorsquelles nexcèdent pas lactivité professionnelle consécutive de la finalité de la captation des images litigieuses, les diffusions non préalablement autorisées ne sont pas constitutives dune atteinte aux droits de la personne en cause. »
Or, en l’espèce, les deux photographies ont été prises dans le cadre de lactivité professionnelle de lagent. Elles représentent cinq personnes prises dans leur uniforme professionnel et deux formateurs, qui ne mettent pas en avant le policier requérant mais lévénement auquel ce dernier avait accepté de participer pour des raisons professionnelles.
Par ailleurs, le tribunal précise que laccord préalable na pas à être recherché lorsque la photographie a été diffusée dans un but informatif, sous réserve de la dignité de la personne ou dune diffusion à but lucratif. En l’espèce, les clichés illustrent un article qui « informe le public » dans le cadre de cette journée d’échange.