Un commissaire, chef de la division de lutte contre le hooliganisme, a fait lobjet dun photomontage de sa tête sur un réseau social connu.
Lauteur identifié a été renvoyé devant le tribunal correctionnel pour injure publique envers une personne dépositaire de lautorité publique. Celui-ci la relaxé. Il a, dune part, pris en considération le contexte polémique des supporters de football parisien et, dautre part, le fait que le message était clairement rattaché à ce contexte.
Dans sa décision du 20 octobre 2016, le tribunal de grande instance (TGI) de Paris déboute le commissaire de ses demandes. Le TGI rappelle tout dabord que lalinéa 2 de larticle 29 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse définit linjure comme toute expression outrageante, termes de mépris ou invective qui ne renferme limputation daucun fait.
Il ajoute que le montage poursuivi constitue un message satirique qui relève de la liberté dexpression et ne nest qualifiable dabus que sil procède dune intention de nuire, sil sagit dune attaque personnelle ou vise à porter atteinte à la dignité humaine. Ainsi « ce montage ne constitue pas une attaque personnelle, mais uniquement fonctionnelle. »
En conséquence, la publication poursuivie na pas excédé les limites admises de la liberté dexpression en matière dexpression satirique ou de caricature et le délit dinjure nest pas constitué.