Le projet de loi relatif à la croissance et la transformation des entreprises a été présenté au Conseil des ministres du 18 juin 2018 et déposé à l’Assemblée nationale le 19 juin 2018.
Ce texte est une des mesures du plan daction pour la croissance et la transformation des entreprises (Pacte).
Le projet de loi se décline en trois volets.
Simplifications administratives
Dans le premier volet, le texte présente des mesures pour alléger les contraintes qui pèsent sur la croissance des PME à toutes les étapes de leur développement. La création dentreprise est simplifiée afin de réduire les coûts et les délais. Cela repose notamment sur la mise en place dune plateforme en ligne unique pour gérer les formalités de création, le regroupement des registres dentreprises pour éviter les doubles immatriculations et la redondance des démarches administratives, et la suppression de lobligation pour les artisans de suivre un stage de préparation à linstallation avant lexercice de leur activité.
Le projet de loi facilite la croissance des PME en allégeant et en simplifiant drastiquement les obligations liées aux seuils deffectifs, hors seuils de représentation du personnel. Un seuil deffectif sera désormais considéré comme franchi si lentreprise le dépasse durant cinq années consécutives. Les entrepreneurs de très petites entreprises et de PME pourront plus facilement faire le choix dembaucher, tout en gardant la possibilité de sadapter en fonction de la fluctuation de leur activité.
Par ailleurs, les seuils de certifications légales des comptes seront alignés sur le niveau européen.
Pour les chefs dentreprises ayant connu léchec, le projet de loi réforme également les procédures de liquidation judiciaire et de rétablissement professionnel afin den faciliter laccès aux petites entreprises et de simplifier la reprise dactivité. Cest un droit au rebond qui permet aux petits entrepreneurs de tirer les leçons de leur expérience pour recommencer rapidement une nouvelle activité.
Financement de la croissance et de l’innovation des entreprises
Le deuxième volet du projet de loi présente les dispositions relatives au financement de la croissance des entreprises, notamment en fonds propres, à la protection des innovations et des entreprises stratégiques, ainsi quau financement du fonds pour linnovation et lindustrie, via la cession de participations publiques.
Le texte transforme en profondeur les dispositifs actuels dépargne retraite afin que cette épargne soit plus attractive pour les épargnants et contribue davantage au financement de léconomie. La portabilité de tous les produits est assurée afin de sadapter à la diversité des parcours professionnels et une plus grande liberté de sortie en capital est désormais possible.
Le projet de loi prévoit également de faciliter laccès à la propriété industrielle aux PME en réformant le certificat dutilité et en instaurant une procédure dopposition devant lInstitut national de la propriété industrielle (Inpi).
Les liens entre recherche publique et entreprise sont renforcés en assouplissant les contraintes pesant sur les fonctionnaires chercheurs qui simpliquent dans un projet entrepreneurial.
Il présente également un nouveau cadre réglementaire encourageant le développement de la blockchain et des véhicules autonomes.
Le Pacte redéfinit le rôle économique de lEtat. Il contient donc des dispositions pour autoriser des cessions de participations publiques pour les sociétés ADP, Engie et Française des Jeux. Ces cessions permettront dalimenter le fonds pour lindustrie et l’innovation, qui investira dans la durée dans des technologies de rupture comme lintelligence artificielle ou la nanoélectronique. Un cadre de régulation approprié est également prévu pour ADP et Française des Jeux.
Le Pacte renforcera aussi le cadre applicable au contrôle des investissements étrangers en France et élargira son champ à des secteurs stratégiques pour notre pays (nanoélectronique, spatial, drones, etc.).
Place de lentreprise dans la société
Enfin, le dernier volet du Pacte redéfinit la place de lentreprise dans la société en affirmant son rôle social et environnemental et associe plus fortement les salariés aux résultats et à lactionnariat de leur entreprise.
Le forfait social est supprimé sur les accords dintéressement pour les entreprises de moins de 250 salariés, ainsi que sur la participation et les abondements employeurs pour les entreprises de moins de 50 salariés, afin dencourager lépargne salariale. Des accords « clé en mains » dintéressement et de participation négociés au niveau de la branche seront accessibles en ligne. Afin de stimuler lactionnariat salarié, le forfait social sur les abondements employeurs de fonds dactionnariat salarié est réduit de moitié.
Dans le prolongement du rapport de Nicole Notat et Jean-Dominique Sénard, le projet de loi réaffirme le rôle central de lentreprise dans la société en modifiant le code civil et le code de commerce pour engager les sociétés à prendre en considération les enjeux sociaux et environnementaux dans leur activité et reconnaître la possibilité à celles qui le souhaitent de définir la raison dêtre de lentreprise dans leurs statuts.