La créatrice de mode Isabel Marrant a fait assigner la société Mango devant le tribunal de grande instance de Paris en contrefaçon de dessin et modèle et de droit dauteur du fait de la commercialisation en France, en magasin et sur internet, de bottines.
Dans son jugement du 25 mars 2016, le TGI de Paris estime constituées les contrefaçons de droits d’auteur et de modèle communautaire.
Concernant la contrefaçon de droit dauteur, le juge considère que la reproduction de la combinaison de certaines caractéristiques « donne à la bottine commercialisée par les sociétés Mango une physionomie et une apparence générale identique à la bottine [copiée]. »
Il ajoute que « loin de caractériser un modèle différent issu dune activité créatrice propre au sein des tendances de la mode », les différences mises en avant par la défenderesse « relèvent au contraire de ce qui est ajouté ou enlevé par rapport larticle copié soit en raison des contraintes résultant dexigence de coûts de fabrication plus bas, soit pour tenter déviter artificiellement le reproche de contrefaçon. »
S’agissant de la contrefaçon du modèle communautaire, le tribunal considère que les bottines litigieuses, « pour les mêmes raisons que celles exposées sur la contrefaçon de droit dauteur, produisent sur lutilisateur averti une impression globale visuelle qui nest pas différente de celle du modèle communautaire. »
Au vu de ces éléments, le TGI condamne le contrefacteur à allouer à la société demanderesse à titre de dommages et intérêts la somme de 20.000 au titre du préjudice subi.