En lespèce, un des restaurants où à eu lieu les attentats de Paris du 13 novembre 2015 a capté des images de ces attentats par le biais dun système de vidéosurveillance. Les images issues de cette vidéosurveillance ont été diffusées sur le site dun quotidien britannique.
Trois des victimes qui se sont reconnus sur les images ont dabord demandé au quotidien de retirer les images, ce que ce dernier a refusé de faire.
Le 8 janvier 2016, les trois victimes ont porté plainte pour violation de larticle L. 254-1 du code de la sécurité intérieure relatif aux systèmes de vidéo protection, de larticle 321-1 du code pénal pour recel et de larticle 226-1 du même code pour la captation et lenregistrement dimages portant atteinte à lintimité de la vie privée.
Le tribunal correctionnel de Paris, dans un jugement du 30 mai 2017, condamne le responsable du restaurant ainsi que deux de ses complices. Le responsable a été reconnu coupable dinstallation dun système de vidéo protection sans autorisation, denregistrement dimages issus dudit système sans autorisation et de divulgation par une personne non habilitée.
Le tribunal a dabord reproché au responsable de létablissement davoir installé un système de vidéo protection sans autorisation préfectorale, formalité imposée par larticle L. 252-2 du code de la sécurité intérieure. Il confirme que ce texte ne sapplique pas quaux autorités publiques mais aussi aux commerçants. Le prévenu le savait dautant plus que le gérant du prestataire, qui était intervenu pour un dépannage, lavait averti de la nécessité dobtenir une telle autorisation.
Par ailleurs, le code de la sécurité intérieure impose dhabiliter une personne à accéder au système. Or, le prévenu a donné accès à des personnes non habilitées qui ont pu récupérer les images, objet de la transaction avec le média britannique. Pour les juges, les faits qui lui sont reprochés « présentent un caractère dune incontestable gravité, lintéressé nayant, notamment, pas hésité à monnayer âprement une vidéo relative à un événement particulièrement tragique ayant profondément affecté non seulement les victimes directes mais également la communauté nationale et internationale, et à porter atteinte de manière durable à lintégrité psychique dhommes et de femmes déjà durement éprouvés par ce drame ».