Une association représentative des bibliothèques publiques aux Pays-Bas suggère que le régime de prêt des livres traditionnels sapplique également au prêt numérique. Elle a alors assigné en justice une fondation chargée de la collecte de la rémunération due aux auteurs, afin dobtenir un jugement en ce sens.
Le tribunal de La Haye considère que la réponse aux demandes de lassociation dépend de linterprétation du droit de lUnion et a ainsi saisi la Cour de justice de lUnion européenne (CJUE) de plusieurs questions préjudicielles.
En effet, une directive de lUnion du 12 décembre 2006 relative au droit de location et de prêt prévoit que le droit exclusif dautoriser ou dinterdire des tels locations et prêts appartient à lauteur de luvre.
Dans un arrêt du 10 novembre 2016, la CJUE a estimé que le prêt de livre électronique, bien que non prévu par la directive du 12 décembre 2006, est soumis au même régime que les ouvrages papier et que la notion de « prêt » au sens de la directive couvre également celui électronique.
La Cour ajoute que la directive de 2006 ne soppose pas à ce quun Etat membre impose des conditions supplémentaires de protection des droits dauteur que celles déjà prévues par elle comme, en lespèce, la mise à disposition de la copie dun livre déjà mis en circulation par une première vente ou un premier autre transfert de propriété de cette copie.
La Cour rappelle enfin que lexception de prêt public ne sapplique pas à la mise à disposition, par une bibliothèque publique, dune copie de livre sous forme numérique obtenue à partir dune source illégale.