Reprochant à lInstitut national de laudiovisuel (Ina) davoir commercialisé sous forme de vidéogramme lenregistrement de linterprétation de luvre de Molière intitulée Le Bourgeois gentilhomme diffusée en 1968 par lOffice de radiodiffusion-télévision française (ORTF), sans lautorisation des artistes-interprètes de la partie musicale de ce programme, la Société de perception et de distribution des droits des artistes-interprètes de la musique et de la danse (Spedidam) a sollicité, sur le fondement de larticle L. 212-3 du code de la propriété intellectuelle, réparation tant du préjudice personnel de chacun des artistes-interprètes que du préjudice collectif de la profession.
La cour dappel de Lyon relève que la feuille de présence signée par les musiciens-interprètes indiquait que lenregistrement était destiné à être utilisé pour la bande sonore de luvre audiovisuelle désignée dans la rubrique titre de la production par la mention Le Bourgeois gentilhomme, que luvre était réalisée par le service de production dramatique de lORTF en vue dune diffusion à la télévision et que ces musiciens étaient informés que la fixation de leur prestation était destinée à la réalisation de cette uvre audiovisuelle.
La Spedidam fait grief à larrêt de rejeter ses demandes.
Elle soutient quen vertu de larticle L. 212-4 du code de la propriété intellectuelle, la signature du contrat conclu entre un artiste-interprète et un producteur pour la réalisation dune uvre audiovisuelle vaut autorisation de fixer, reproduire et communiquer au public la prestation de lartiste-interprète.
Toutefois, ne constitue pas un contrat conclu pour la réalisation dune uvre audiovisuelle le contrat relatif à lenregistrement par des musiciens dune uvre musicale en vue de la composition de la bande sonore dune uvre diffusée à la télévision.
Le 16 février 2018, la Cour de cassation estime quaux termes de larticle L. 212-4 du code de la propriété intellectuelle, la signature du contrat conclu entre un artiste-interprète et un producteur pour la réalisation dune uvre audiovisuelle vaut autorisation de fixer, reproduire et communiquer au public la prestation de lartiste-interprète.
La cour dappel en a exactement déduit que cette feuille de présence constituait un contrat conclu avec le producteur entrant dans les prévisions de larticle L. 212-4 du code de la propriété intellectuelle, de sorte que lIna navait pas à solliciter une nouvelle autorisation pour lexploitation de cette uvre sous une forme nouvelle.