Par un communiqué publié le 28 juin 2019, la Commission nationale de linformatique et des libertés (Cnil) a annoncé avoir élaboré un plan dactions pour lannée 2019-2020 afin de préciser les règles applicables en matière de ciblage publicitaire en ligne.
Par une délibération du 4 juillet 2019, elle a adopté des lignes directrices relatives à lapplication de larticle 82 de la loi du 6 janvier 1978 modifiée aux opérations de lecture ou écriture dans le terminal dun utilisateur, notamment aux cookies et autres traceurs.
Par un communiqué du 18 juillet 2019, la Cnil a annoncé engager une concertation permettant dadopter, au premier trimestre 2020, une recommandation précisant les modalités pratiques du recueil du consentement au dépôt de cookies et de traceurs de connexion. Elle a enfin indiqué quune période dadaptation, sachevant six mois après la publication de cette recommandation, sera laissée aux opérateurs afin de leur donner le temps dintégrer les nouvelles règles.
Deux associations ont attaqué ces décisions devant le Conseil d’Etat.
Dans un arrêt du 16 octobre 2019, le Conseil d’Etat juge que, dans le cadre du plan d’action de la Cnil, le délai laissé aux acteurs du secteur pour se conformer aux règles qui seront publiées à lissue de la concertation nest pas illégal : cette tolérance vise à permettre aux acteurs concernés de sapproprier ces nouvelles règles, dont la Cnil a correctement explicité la teneur, et ainsi de respecter pleinement les exigences fixées par le règlement général sur la protection des données (RGPD) à lhorizon de lété 2020.
La Haute juridiction administrative estime par ailleurs que la stratégie de la Cnil ne méconnaît pas le droit au respect de la vie privée car elle contribue à remédier aux pratiques prohibées de publicité ciblée, et nempêchera pas la Commission de réaliser des contrôles pendant cette période transitoire, en sanctionnant le cas échéant les manquements les plus graves à ce nouveau cadre juridique.