Laffaire concernait un journaliste qui a critiqué le secrétaire dEtat à lAgriculture portugais disant de lui que « cest lhomme politique le plus idiot que je connaisse ». Ce journaliste a été condamné pour diffamation à lencontre de cette personnalité politique, sest vu infliger des amendes et a dû verser des indemnités.
Dans un arrêt du 24 septembre 2019, la Cour européenne des droits de l’Homme constate que, en lespèce, les déclarations publiées par le requérant dans le journal sanalysaient en des jugements de valeur dont la véracité nétait pas susceptible dêtre démontrée.
Toutefois, ces déclarations sinscrivaient dans le cadre dune situation politique et revêtaient un intérêt public général. En tant que telles, elles auraient dû se voir accorder un niveau de protection élevé par les juridictions.
La Cour considère que lemploi du terme « idiot » nétait pas une attaque personnelle contre la personnalité publique mais devait être lu dans le contexte de la situation politique. Une certaine dose dexagération ou de provocation est permise dans le cadre de lexercice de la liberté journalistique.
La Cour juge que la condamnation du requérant ne représentait pas un moyen raisonnablement proportionné à la poursuite du but légitime visé, compte tenu de lintérêt de la société démocratique à assurer et à maintenir la liberté de la presse.
Estimant quelle a des raisons sérieuses de substituer son avis à celui des juridictions internes, elle conclut quil y a eu violation de larticle 10 de la Convention EDH.