Le 5 décembre 2018, afin de protéger ses systèmes démocratiques et ses débats publics, et dans la perspective des élections européennes de 2019 comme de plusieurs élections nationales et locales qui auront lieu dans les Etats membres d’ici 2020, l’Union européenne a présenté un plan d’action en vue d’intensifier les efforts pour contrer la désinformation en Europe et au-delà.
Ce plan met l’accent sur quatre domaines clés en vue de renforcer effectivement les capacités de l’UE et d’intensifier la coopération entre les Etats membres et l’Union.
Pour mieux détecter la désinformation, il précise que les task forces sur la communication stratégique et la cellule de fusion de l’UE contre les menaces hybrides au sein du Service européen pour l’action extérieure (SEAE), ainsi que les délégations de l’Union dans les pays voisins, obtiendront le renfort de nombreux personnels spécialisés et d’outils d’analyse de données. Le budget de la communication stratégique du SEAE destiné à la lutte contre la désinformation et à la sensibilisation aux effets néfastes de celle-ci devrait plus que doubler et passer de 1,9 million en 2018 à 5 millions en 2019. Les Etats membres devraient compléter ces mesures en renforçant leurs propres moyens de lutte contre la désinformation.
Afin de riposter de manière coordonnée contre la désinformation, il énonce qu’un système spécifique d’alerte rapide sera créé entre les institutions de l’UE et les Etats membres afin de faciliter le partage des données et des analyses des campagnes de désinformation, et pour signaler les menaces de désinformation en temps réel. Les institutions de l’UE et les Etats membres s’emploieront également à communiquer de manière proactive et objective sur les valeurs et l’action de l’Union.
Concernant les plateformes en ligne et le secteur des services en ligne, il rappelle que les signataires du code de bonnes pratiques devraient mettre en uvre rapidement et effectivement les engagements pris, en donnant la priorité aux mesures urgentes en vue des élections européennes de 2019. Il s’agit notamment de garantir la transparence de la publicité à caractère politique, d’intensifier les efforts pour fermer les faux comptes toujours actifs, de signaler les interactions non humaines (messages diffusés automatiquement par des robots informatiques, appelés « bots ») et de coopérer avec des vérificateurs de faits et des chercheurs universitaires pour détecter les campagnes de désinformation et améliorer la visibilité et la diffusion de contenus vérifiés. La Commission surveillera étroitement et en permanence, avec l’aide du groupe des régulateurs européens des services de médias audiovisuels, la mise en uvre des engagements pris.
S’agissant de la sensibilisation des citoyens et de leur donner les moyens d’agir, il souligne que parallèlement à l’organisation de campagnes de sensibilisation ciblées, les institutions de l’UE et les Etats membres promouvront l’éducation aux médias au moyen de programmes spécifiques. Un soutien sera accordé à des équipes multidisciplinaires nationales de vérificateurs de faits et de chercheurs indépendants en vue de détecter et de dénoncer les campagnes de désinformation sur les réseaux sociaux.
Enfin, la Commission rend aussi compte des progrès accomplis dans la lutte contre la désinformation en ligne depuis la présentation de sa communication d’avril 2018.