Lutte contre les fake news en période électorale : dépôt à l’AN

Actualités Legalnews ©

Le 16 mars 2018, plusieurs députés ont déposé une proposition de loi organique relative à la lutte contre les fausses informations puis, le 21 mars 2018, ils ont déposé une proposition de loi ordinaire sur le même thème.

Les députés souhaitent rendre applicable à la campagne présidentielle le dispositif de droit commun mis en place par la loi ordinaire relative à la lutte contre les fausses informations.
Une telle application nécessitant une disposition de nature organique, en vertu de l’article 6 de la Constitution, la proposition de loi organique prévoit de le rendre applicable à la campagne électorale en vue de l’élection du président de la République en créant deux nouveaux articles dans le code électoral en actualisant l’article 4 de la loi n° 62-1292 du 6 novembre 1962 relative à l’élection du président de la République au suffrage universel.

La proposition de loi, déposée le 21 mars 2018, prévoit, quant à elle, trois axes de réforme que sont de nouveaux outils de lutte contre la diffusion de fausses informations durant la période électorale, des obligations de transparence renforcées imposées aux plateformes et la possibilité de rendre une décision judiciaire à bref délai visant à faire cesser leur diffusion.
Les députés proposent également d’introduire, au sein du code électoral, une nouvelle action en référé devant le juge civil, limitée aux périodes pré-électorale et électorale. Le juge pourrait prononcer, à l’égard des tiers tels que les hébergeurs, plateformes et fournisseurs d’accès à internet, des mesures visant à faire cesser la diffusion de fausses informations, indépendamment de toute mise en cause de leur responsabilité.
Le texte prévoit aussi la possibilité pour le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) d’empêcher, de suspendre ou de mettre fin à la diffusion de services de télévision contrôlés par un Etat étranger et qui portent atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation ou participent à une entreprise de déstabilisation de ses institutions.
Enfin, il est proposé de modifier la loi n° 2004-575 du 21 juin 2004 pour la confiance dans l’économie numérique, avec une obligation de coopération renforcée pour les intermédiaires techniques.