Un projet de loi portant évolution du logement, de laménagement et du numérique (Elan) a été présenté au Conseil des ministres du 4 avril 2018 et déposé à l’Assemblée nationale le même jour.
Ce projet de loi vise tout dabord à construire plus, mieux et moins cher, en donnant aux professionnels les moyens dêtre plus efficaces : en simplifiant les procédures et les normes, que ce soit en matière daménagement, dintervention foncière, durbanisme ou de construction, et en encadrant mieux les procédures contentieuses contre les permis de construire.
Il facilite également la mobilisation du foncier public et donne une nouvelle impulsion, par le « projet partenarial daménagement« , à la dynamique de coopération entre les collectivités territoriales et lEtat.
Le projet de loi propose aussi une réforme structurelle du secteur du logement social, pour le consolider sur la durée et quil réponde mieux à ses missions.
Cette réforme passe notamment par la réorganisation et le regroupement des organismes HLM, tout en tenant compte des spécificités de chaque territoire.
Pour les occupants et notamment les locataires, le projet de loi sattache à répondre aux besoins de chacun et à favoriser la mobilité et la mixité sociale, dans le parc social comme dans le parc privé. Il renforce en particulier la transparence des attributions de logements sociaux et prévoit un examen périodique de la situation des locataires HLM. Un nouveau « bail mobilité » viendra accompagner la mobilité professionnelle ou liée à la formation. Des mesures complémentaires visent à favoriser la mixité intergénérationnelle dans le logement et la colocation.
Ce projet de loi se veut également plus protecteur contre les différents abus. La lutte contre lhabitat indigne est considérablement renforcée avec des sanctions plus faciles contre les marchands de sommeil, notamment sur les revenus dissimulés issus de la mise à disposition de logements indignes et lélargissement et la systématisation des astreintes encourues. Les pouvoirs de la puissance publique seront accrus pour prévenir et résorber plus rapidement les copropriétés dégradées.
Le projet de loi poursuit lexpérimentation de lencadrement des loyers privés, dans les zones tendues et sur la base de propositions des collectivités locales, et y favorise la généralisation des observatoires locaux des loyers.
La réquisition de locaux vacants pour permettre lhébergement de personnes à la rue est rendue possible et la prévention des expulsions locatives est améliorée.
Enfin, le dernier grand axe de ce projet de loi est daméliorer le cadre de vie. Il sagit de lutter contre toutes les formes de fractures territoriales, quelles touchent les quartiers de la politique de la ville, les territoires ruraux et les villes moyennes, trop longtemps oubliés de laménagement du territoire. Pour accompagner la rénovation des centres-villes dégradés des villes moyennes, dans le cadre du plan « action coeur de ville », une « opération de revitalisation de territoires » pourra mobiliser localement tous les acteurs publics et privés pour la rénovation des logements et améliorer le cadre de vie des habitants. Limplantation de commerces sera également facilitée dans le centre et régulée à la périphérie.
Dans les métropoles et les grandes villes touristiques, de plus fortes pénalités seront appliquées pour les locations touristiques abusives.
En matière de rénovation énergétique, le projet de loi fixe lobligation de travaux d’économie d’énergie dans les bâtiments tertiaires pour atteindre les objectifs du plan climat.
Il lutte contre les « zones blanches » de téléphonie qui marquent de nombreux territoires, notamment ruraux, et accélère le déploiement du très haut débit sur lensemble du territoire à lhorizon 2022.