A loccasion de linstallation du compteur communicant « Linky », la société Direct Energie a demandé au gestionnaire du réseau de distribution, la société Enedis, de lui transmettre les données de ses clients correspondant à leur consommation journalière délectricité ainsi que les données de consommation à la demi-heure.
Or, ces données ne peuvent être recueillies quaprès avoir obtenu le consentement des personnes concernées.
Des contrôles ont révélé que le consentement des clients nétait pas recueilli dans des conditions conformes à larticle 7 de la loi Informatique et libertés du 6 janvier 1978, le consentement au traitement de données personnelles nétant pas libre, éclairé et spécifique.
Ce manquement a dabord été constaté pour les données de consommation à la demi-heure.
Lors de linformation sur la mise en place du compteur Linky, Direct Energie demande à ses clients leur accord simultanément sur deux points : la mise en service du compteur Linky et la collecte des données de consommation horaires, qui est présentée comme le corollaire de lactivation du compteur et comme permettant au client de bénéficier dune facturation au plus juste.
Or, linstallation dun compteur « Linky » revêt un caractère obligatoire, et sa mise en service ne dépend pas de la société Direct Energie : le client a donc limpression, erronée, quil choisit dactiver le compteur alors quil ne consent, en réalité, quà la collecte de ses données de consommation.
Par ailleurs, contrairement à la présentation qui en est faite, cette collecte nest aucunement la conséquence nécessaire de lactivation du compteur.
En outre, la finalité de « facturation au plus juste », affichée lors du recueil du consentement, nest pas exacte puisque Direct Energie ne propose pas doffres basées sur la consommation horaire.
Enfin, la cadence précise de la remontée des données de consommation, par demi-heure, nest pas indiquée au client.
Les contrôles ont également conduit à constater un manquement concernant le consentement à la collecte des données de consommations quotidiennes.
Si la société informe bien ses clients de la collecte de ces données auprès du gestionnaire du réseau de distribution (Enedis), elle ne leur demande pas leur accord au préalable.
Le 27 mars 2018, la Commission nationale de linformatique et des libertés (Cnil) a annoncé qu’elle avait mis en demeure, par une décision du 5 mars 2018, la société Direct Energie de se conformer à la loi sous un délai de trois mois.
Si la société ne se conforme pas à cette mise en demeure dans le délai imparti, la Présidente pourra saisir la formation restreinte de la Cnil, chargée de réprimer les manquements à la loi, afin que soit le cas échéant prononcée une sanction.