M. W. vend sur internet différents modèles dun lecteur multimédia, servant dintermédiaire entre une source de données visuelles et/ou auditives et un écran de télévision. Ce lecteur contient des modules complémentaires disponibles sur Internet, puisant les contenus désirés sur les sites de streaming pour les faire démarrer sur celui-ci, connecté à un écran de télévision.
Selon la publicité, le lecteur multimédia permettrait notamment de regarder gratuitement et facilement, sur un écran de télévision, du matériel audiovisuel disponible sur Internet sans lautorisation des titulaires du droit dauteur.
Une fondation néerlandaise a saisi la justice afin dordonner à M. W. de cesser la vente de lecteurs multimédia ou de loffre de liens hypertexte qui donnent aux utilisateurs illégalement accès à des uvres protégées.
La juridiction néerlandaise a interrogé la Cour de justice de lUnion européenne (CJUE) sur la violation de la législation néerlandaise sur le droit dauteur par lintéressé, au regard de la communication au public effectuée par la commercialisation de ce lecteur.
Dans une décision du 26 avril 2017, la CJUE répond que la vente dun lecteur multimédia tel que celui en cause constitue une communication au public. Elle précise que cette communication doit être interprétée comme couvrant la vente dun lecteur multimédia, tel que celui en cause au principal, sur lequel ont été préinstallés des modules complémentaires, disponibles sur Internet, contenant des liens hypertextes renvoyant à des sites librement accessibles au public, sur lesquels ont été mises à la disposition du public des uvres protégées par le droit dauteur sans lautorisation des titulaires de ce droit.
La Cour juge également que la reproduction temporaire, sur ce lecteur multimédia, dune uvre protégée par le droit dauteur obtenue par streaming sur un site Internet proposant cette uvre sans lautorisation du titulaire du droit dauteur, ne sont pas exemptés du droit de reproduction.