M. X. participait sous un pseudonyme à des forums de discussion sur un site internet. Victime dinternautes qui, révélant sa véritable identité, divulguaient des informations touchant à sa vie privée et propageaient des propos malveillants, M. X. a sollicité la société gérante du site pour en obtenir la suppression, sans succès.
Le juge des référés du tribunal de grande instance de Béziers a rejeté la demande de la victime.
Par un arrêt du 15 décembre 2011, la cour dappel de Montpellier a infirmé lordonnance et a enjoint la société, sous astreinte de 400 par jour de retard, à supprimer toute mention des nom et prénom de M. X. sur le site internet, considérant quune personne intervenant sous pseudonyme sur un forum de discussion était en droit de demander à lhébergeur la suppression de ses nom et prénom, en se fondant sur la loi du 6 janvier 1978.
Cependant, les juges ont ajouté que seul le juge du fond est en mesure dapprécier si une faute a été commise par la société, de dire si celle-ci est susceptible davoir occasionné un préjudice à M. X. et den déterminer le montant.
Pour autant, le TGI de Béziers a débouté lintéressé une seconde fois pour demande mal fondée.
Dans un arrêt du 22 mars 2017, la cour dappel de Montpellier, relevant que les informations permettant didentifier aisément lappelant sont restées accessibles aux tiers pendant près de 18 mois après le prononcé de la décision, juge que latteinte à la vie privée dont M. X. a été victime de la part de la société est manifeste, dès lors que celle-ci disposait dun modérateur pouvant supprimer de manière discrétionnaire les passages litigieux.
Ainsi, en maintenant aussi longtemps sur son site lindication de son nom patronymique et de son adresse, permettant ainsi aux internautes de proférer à lencontre de lappelant, qui lui-même ne pouvait supprimer ces informations, des propos injurieux, malveillants et diffamatoires, la société a commis une faute et directement causé un préjudice moral à M. X.
La cour dappel de Montpellier condamne donc la société à 7.500 de dommages-intérêts.