Par une décision du 3 août 2012, la ministre de la Culture et de la Communication a accordé au film « Antichrist » un visa dexploitation interdisant sa représentation publique aux mineurs de seize ans.
Une association a demandé lannulation de cette décision.
Le tribunal administratif de Paris a rejeté la demande de cette dernière dans un jugement du 16 juillet 2014.
La cour administrative dappel de Paris a annulé le visa dexploitation du film dans un arrêt du 2 février 2016, estimant que la très grande violence caractérisant plusieurs scènes du film justifiait linterdiction de sa représentation aux mineurs de dix-huit ans.
Le Conseil dEtat, dans une décision du 13 janvier 2017, confirme lannulation du visa dexploitation prononcée par la cour administrative dappel de Paris.
Il rappelle tout dabord que le code du cinéma et de limage animée confie au ministre de la Culture la délivrance de visas dexploitation cinématographiques en les assortissant, sil y a lieu, de restrictions particulières, dans un but de protection de lenfance et de la jeunesse et de respect de la dignité humaine.
A ce titre, les scènes pornographiques et dincitation à la violence d’un film peuvent justifier la délivrance dun visa dexploitation accompagné dune interdiction de la représentation aux mineurs de dix-huit ans avec inscription sur la liste des films classés X.
En lespèce, le Conseil dEtat relève que le film litigieux comporte plusieurs scènes de très grande violence et de pratiques sexuelles filmées sans dissimulation dont, notamment, une scène dautomutilation sexuelle féminine filmée en gros plan.
Il estime donc que ces scènes imposent linterdiction de représentation du film aux mineurs de dix-huit ans. En revanche, il estime que lesthétique du film et de son thème justifient quil ne soit pas classé X.