Le 18 avril 2016, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et lOffice de lUnion européenne pour la propriété intellectuelle ont publié un rapport sur les échanges mondiaux de produits contrefaits.
Ce rapport, intitulé Trade in Counterfeit and Pirated Goods: Mapping the Economic Impact (seulement disponible en anglais), a chiffré la valeur mondiale des importations de biens contrefaits à 461 milliards USD en 2013. Les contrefaçons représentent jusquà 5 % des biens importés par lUnion européenne.
La plupart dentre elles proviennent de pays à revenu intermédiaire ou de pays émergents, la Chine en étant le premier producteur.
Les contrefaçons concernent tous types de produits, des sacs à main et parfums, aux pièces de machine et produits chimiques.
Les activités de contrefaçon produisent également de « mauvaises copies » qui mettent en danger la vie des individus comme des pièces automobiles défectueuses, des médicaments aux effets néfastes, des jouets dangereux, du lait pour bébé sans valeur nutritive et des instruments médicaux donnant des mesures erronées.
Le rapport porte sur la totalité des biens matériels contrefaits qui constituent une violation de marques commerciales, de droits attachés au design ou de brevets, et des produits tangibles piratés qui enfreignent les droits dauteur. Il ne prend pas en compte le piratage en ligne, qui inflige des dommages supplémentaires à léconomie formelle.
Selon les auteurs, les économies émergentes sont généralement dotées des infrastructures nécessaires au commerce à grande échelle, mais elles souffrent souvent dune gouvernance défaillante et ne disposent pas des institutions et des capacités dexécution qui leur permettraient de lutter efficacement contre la contrefaçon.
Les pays dont les entreprises ont été les plus touchées par la contrefaçon entre 2011 et 2013 sont les Etats-Unis, dont les marques et les brevets représentaient 20 % des copies, suivis par lItalie, avec 15 %, la France et la Suisse, avec 12 % chacune, le Japon et lAllemagne, avec 8 %, et le Royaume-Uni et le Luxembourg.
Concernant le mode dexpédition des copies, les produits contrefaits empruntent des itinéraires complexes, qui les font passer par les plus grandes plateformes déchanges mondiales, telles que Hong Kong et Singapour, et par des zones de libre-échange comme celles des Emirats arabes unis.
Ils transitent également par des pays dotés dune faible gouvernance ou en proie à une forte criminalité organisée, comme lAfghanistan et la Syrie.
Le rapport montre que ces itinéraires commerciaux varient considérablement dune année sur lautre, les réseaux de contrefacteurs trouvant sans cesse de nouvelles failles.