A la suite de propos tenus à lantenne de Radio courtoisie, le Conseil supérieur de laudiovisuel (CSA) a estimé que lassociation Comité de défense des auditeurs de Radio solidarité (CDARS) avait méconnu trois articles de la convention quelle devait respecter au titre de lautorisation dexploiter Radio Courtoisie, prévue par la loi du 30 septembre 1986 : larticle 2-3, qui prévoit que le titulaire de lautorisation veille au respect du pluralisme des courants de pensée et dopinion, larticle 2-4, qui impose au titulaire de la convention de veiller à ne pas encourager des comportements discriminatoires à légard des personnes et larticle 2-10, qui lui impose de maîtriser son antenne.
Le 24 juillet 2013, le CSA a donc mis en demeure lassociation de respecter les obligations prévues par ces trois articles. Lassociation a demandé au Conseil dEtat dannuler cette mise en demeure.
Le 27 novembre 2015, le Conseil dEtat juge mal-fondée la contestation contre la mise en demeure de respecter les articles 2-4 et 2-10 de la convention.
Tout dabord, il juge que lobligation faite à la radio de ne pas encourager des comportements discriminatoires contraires aux valeurs dintégration et de solidarité de la République ne méconnaît pas la liberté dexpression et, quen lespèce, les propos tenus par lanimateur de la radio étaient de nature à encourager de tels comportements, en méconnaissance de larticle 2-4.
Ensuite, il estime que lassociation a manqué à son obligation de maîtrise de lantenne, qui résulte de larticle 2-10.
Le Conseil dEtat en déduit donc que le CSA na commis ni erreur de droit ni erreur dappréciation en mettant lassociation en demeure de respecter les articles 2-4 et 2-10 de la convention.
En revanche, la Haute juridiction administrative annule la mise en demeure de respecter larticle 2-3 de la convention.
Elle considère que, lorsquil autorise lexploitation dun service de radio qui se donne pour vocation dassurer lexpression dun courant particulier dopinion, le CSA ne peut légalement lui imposer de réserver un accès à lantenne à différents courants de pensée et dopinion.
Dès lors, elle en déduit que larticle 2-3 de la convention est illégal, et que la mise en demeure de respecter cet article est donc, elle aussi, illégale.
Par conséquent, le Conseil dEtat annule la mise en demeure de respecter larticle 2-3 de la convention et rejette le reste de la requête.