Une proposition de loi portant diverses dispositions tendant à la modernisation du secteur de la presse a été déposée le 17 septembre 2014 à l’Assemblée nationale par les députés Bruno Le Roux, Michel Françaix, Patrick Bloche et plusieurs de leurs collègues.
Pour faire face non seulement à la crise conjoncturelle qu’affronte aujourd’hui la presse mais aussi la mutation structurelle d’ensemble de la filière, la proposition de loi souhaite pérenniser la presse papier et la transition vers l’ère numérique par l’accélération de la régulation du système de distribution. Elle cherche également à renouveler le caractère pluraliste de la presse traditionnelle.
Le texte crée, par ailleurs, pour les entreprises éditrices le statut dentreprise citoyenne de presse dinformation. Inspiré des entreprises commerciales du secteur de léconomie sociale et solidaire, il serait réservé aux éditeurs de presse dinformation politique et générale, dont la mission peut être consacrée comme une mission dintérêt général.
Dotée de 14 articles, la proposition de loi modifie pour lessentiel larsenal juridique actuel relatif au statut des groupes de presse et à leur financement, en redécoupant certaines compétences. Ainsi renforce-t-elle les logiques de solidarité coopérative au sein de la distribution de presse et confère à lAutorité de régulation de la distribution de la presse (ARDP) un rôle pivot pour assurer une mise en place rapide des réformes attendues dans le secteur, tout en maintenant le rôle représentatif et décisionnel du Conseil supérieur des messageries de presse (CSMP).
Dans une période particulièrement difficile pour la presse écrite, où tout lécosystème de la diffusion de linformation est à repenser, il est en effet important de consolider sous de nouvelles formes juridiques, lexistence et la vitalité de la presse dinformation politique et générale.
Le texte, adopté en première lecture par les députés le 17 décembre 2014, a également été adopté avec modifications en première lecture au Sénat le 5 février 2015. Parmi les modifications, les sénateurs ont notamment voté la création d’une commission de surveillance de l’AFP à qui seraient confiées les missions d’assurer la pérennité de l’agence et de supervision de son conseil d’administration, ainsi qu’un amendement permettant une réduction d’impôt aux particuliers souscrivant au capital des entreprises de presse d’information politique et générale.